Séparation, recomposition… comment la médiation familiale aide quand ça ne va pas
Rien ne va plus à la maison ? Le quotidien en famille recomposée est devenu trop dur ? Vous ne parvenez plus à vous faire entendre ou le dialogue est rompu entre certains membres de la tribu ? Et si vous faisiez appel à un médiateur familial ? Voici les bonnes raisons de demander de l’aide à ces professionnels, expliquées par Pauline Brochier Grosse, médiatrice familiale DE.
1- Le recours à un médiateur familial n’est pas forcément ordonné par le Juge
On a souvent tendance à croire – à tort – que les médiateurs familiaux n’interviennent que sur décision d’un juge aux affaires familiales (JAF) en cas de séparation conflictuelle. Il n’en est rien. Chacun peut tout à fait décider de faire appel à un ou une médiatrice exerçant en libéral ou dans une association, s’il pense que le recours à un tiers peut dénouer une situation critique en favorisant la parole et le dialogue. Cela peut être entre des ex-conjoints, mais aussi entre un beau-parent, un parent biologique ou même un grand-parent ou le membre d’une fratrie.
2- La médiation permet de renouer le dialogue avec un ou des membres de la famille…
« Oui, nous recevons en médiation majoritairement des couples qui sont en train de se séparer ou se sont séparés il y a peu, avec des enfants au milieu, explique Pauline Brochier Grosse, médiatrice familiale DE. Mais je reçois également des mères ou des pères et leurs ados avec qui la communication est rompue qui font appel à moi pour maintenir le lien, le dialogue. Nous pouvons tout à fait intervenir auprès des familles recomposées, que le problème se situe au niveau de la fratrie (par exemple, si les enfants se retrouvant à vivre sous le même toit ne s’entendent pas), ou entre un parent biologique et un beau-parent. »
3- La médiation met tout le monde autour de la table
Les « quasi » frères et sœurs se font la guerre ? La mère de vos beaux-enfants envahit votre quotidien et/ou crée des tensions ? Vous ou votre compagnon ne trouvez pas votre place dans la nouvelle configuration familiale ? Toutes ces situations peuvent être abordées dans le cabinet d’un médiateur familial. Contrairement à un psy, qui va travailler quasi-exclusivement avec vous en thérapie (à moins que vous n’optiez pour une thérapie de couple ou familiale), le médiateur ou la médiatrice va souvent faire rentrer, dans les rendez-vous, les autres parties prenantes. « Dans certains cas, j’ai pu recevoir jusqu’à 6 personnes : enfants, parents et grands-parents… témoigne Pauline Brochier Grosse. Dans le cadre de la famille recomposée, souvent, nous allons travailler avec les parents dans un premier temps, puis s’il le faut, inviter les enfants. Ou travailler avec un parent et son/ses enfants, avant de demander aux autres membres de la famille élargie de nous rejoindre. J’ai ainsi reçu un papa et sa fille, avant de faire intervenir la nouvelle compagne du papa et sa fille à elle : la problématique venait d’une mésentente entre les filles. »
Mais il est également possible de mettre autour de la table les ex-conjoints et les nouveaux compagnons pour aborder tous ensemble l’éducation des enfants, la position de chacun afin de trouver un mode de fonctionnement qui convienne à tous. Ce qui signifie aborder les aspects pratiques (le mode de résidence notamment) mais aussi la partie « immergée de l’iceberg ». « Nous allons alors beaucoup discuter d’éducation, précise ainsi Pauline Brochier Grosse. Que veut dire exactement être beau-parent ? Nous allons creuser le sens des mots pour être sûrs que tous les participants entendent tous le même message. Le problème, bien souvent, est que tous ne mettent pas la même intention derrière les mots choisis. » Ensemble, avec l’aide du médiateur, il sera alors possible d’éviter les malentendus, d’avouer ce qui est le plus difficile… afin, idéalement, que chacun puisse vider le sac de tout ce qui pèse pour repartir plus léger dans sa vie de famille.
4- … vraiment tout le monde !
C’est souvent une personne seule qui, de son propre chef, prend la décision de consulter un médiateur. Mais autour de lui, les autres n’ont pas forcément envie de s’engager dans une telle démarche ! Comment cela se passe-t-il alors ? « Nous allons souvent commencer par des entretiens individuels afin d’essayer d’avoir une relation de confiance avec la personne qui nous a contacté. Puis nous allons réfléchir ensemble à la manière de convaincre l’autre… ou les autres. S’il est difficile pour la personne que nous avons reçue d’en parler, nous pouvons, en tant que médiateur, envoyer une lettre un peu protocolaire d’invitation, ou même téléphoner, si c’est trop compliqué, pour expliquer la démarche ». Mais quoi qu’il arrive, la médiation repose sur le libre consentement des personnes. Si l’un des participants ne veut pas continuer, il peut toujours arrêter, et à tout moment. « C’est aussi pour cela qu’on ne perd rien à essayer cette solution pour voir si cela fonctionne pour nous, si cela nous aide. »
5- Faire appel à un médiateur n’est ni très cher, ni très long
Une médiation familiale s’étale en général entre 3 et 8 séances, d’après Pauline Brochier Grosse, qui durent chacune en général de 1h30 à 2h pour un couple. « Mais elles peuvent parfois être beaucoup plus courtes si elles sont intenses », précise la médiatrice familiale.
Autre information importante mais globalement méconnue : le recours à un médiateur familial n’est pas hors de prix non plus car des associations permettent une tarification en fonction de vos revenus, de « 2 euros pour une personne au RSA et de 5 euros pour une personne au SMIC, par exemple, selon le barème établi par la CAF », détaille Pauline Brochier Grosse . De quoi permettre à chacun de demander l’aide dont il a besoin, avant que les difficultés rencontrées ne finissent par prendre trop d’ampleur et par mettre en difficulté la famille recomposée.
Plus d’infos sur le site de Pauline Brochier Grosse : https://www.accompagnement-la-luciole.fr/