3 BD percutantes à lire absolument pour comprendre le phénomène d’emprise en amour
L’emprise, on en parle beaucoup, mais que sait-on vraiment de ses mécanismes ? Pourquoi celles et ceux qui l’ont vécue n’ont pas senti le piège se refermer sur eux ? Pourquoi est-il si difficile pour les victimes de simplement partir ? Parce que les romans graphiques sont très puissants pour raconter – et faire ressentir – l’intime, voici 3 BD très différentes qui font plonger dans ces histoires complexes, qui derrière l’amour parlent surtout de contrôle, de manipulation… et de souffrance.
« Le coeur à contresens, histoire d’une emprise amoureuse », de Priscille de Rekeneire
Enorme coup de coeur pour ce roman graphique, aux traits et aux couleurs magnifiques. On y découvre Selma, 27 ans, vivant paisiblement dans le Sud de la France, entre sa famille et ses amis. Sa rencontre avec Erwan le Parisien va tout changer. Pourtant, pour elle, ce n’est pas le coup de foudre. Elle hésite d’abord avant d’être embarquée dans une idylle (un peu trop) parfaite. Mais bientôt, elle se met à douter, la solitude l’envahit dans ce couple qu’elle ne comprend plus.
Subtile comme le sont les mécanismes de l’emprise, l’histoire de Selma montre parfaitement comment certaines histoires peuvent blesser, diminuer et faire vivre l’enfer, sans coup ni violence apparents.
A lire
Le coeur à contresens, histoire d’une emprise amoureuse, de Priscille de Rekeneire
Editions Eyrolles, 22 euros.
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« L’Emprise, histoire d’une manipulation », de Fiamma Luzzati et Camille Eyquem
Changement d’ambiance. Dès les premières pages de ce roman graphique, le malaise s’installe. On découvre Agnès lors de sa rencontre avec Skipper, le patron beau gosse, riche, connu, envié de tous et convoité de toutes. Tout est trop beau, trop caricatural, on le sent. Et au fil des pages, à mesure que le piège se referme, que les facettes les plus sombres de Skipper se dévoile, on aimerait lui hurler à Agnès de fuir, lui dire que ça va mal finir, comme son amie qui tente de la prévenir. Mais tout est trop beau et Agnès se laisse faire, se laisse déprécier, se laisse isoler. Jusqu’à dépérir mais aussi, doucement, lentement, réaliser ce qu’elle est en train de vivre et rebondir. Mais le prix à payer sera bien lourd.
On frissonne quand on se rappelle que L’Emprise est avant tout un témoignage, publié anonymement sous le pseudo de Camille Eyquem. Une histoire personnelle, donc, mais clairement universelle qui ne laisse pas facilement oublier.
A lire
L’Emprise, histoire d’une manipulation, de Fiamma Luzzati et Camille Eyquem
Dunod Graphic, 19,90 euros
« Tant Pis pour l’Amour, ou Comment j’ai survécu à un manipulateur », de Sophie Lambda
C’est devenu un classique, mais pour celles et ceux qui l’auraient manqué, nous vous conseillons absolument cette BD. On y rit, les traits joyeux et les couleurs vives de Sophie Lambda ont ce merveilleux pouvoir, mais on y frémit aussi et on y pleure, quand on découvre page après page, comment une si douce et si belle histoire d’amour peut se transformer en enfer quotidien. Ici, pas de Golden Boy, rien de grandiloquent, seulement l’histoire de 2 jeunes adultes, Sophie et Marcus, qui se rencontrent à Paris et commencent une vie commune… qui va déraper. Une histoire ordinaire qui va progressivement révéler – l’autrice nous les montre de manière très didactique – des mécanismes de manipulation qui se mettent en place dès le début. On y découvre ce qu’est le « love bombing », le « gaslighting », ces techniques d’emprise que l’on voit agir peu à peu sur l’héroïne qui finit par perdre pied complètement…
Tant Pis pour l’amour nous montre comment les manipulateurs peuvent « droguer » à l’amour pour mieux asseoir l’emprise sur leurs proies. Un livre très pédago pour tout comprendre sur ces personnalités toxiques qui se cachent sous des traits tellement séduisants. A ne pas manquer.
A lire
Tant Pis pour l’Amour, ou Comment j’ai survécu à un manipulateur, de Sophie Lambda
24,50 euros, Delcourt