Parent solo : osez demander de l’aide !
Une charge mentale énorme et des temps pour souffler riquiquis… Les parents solos passent leur vie à courir après le temps et peuvent vite s’épuiser physiquement, mentalement, mais aussi émotionnellement quand ils ne parviennent pas à s’extraire d’un huis clos de la famille monoparentale. Quels sont les signes qu’il est temps de demander de l’aide ? Vers qui se tourner ? Les réponses de la psychanalyste et coach Amandine Maddi.
Les Nichées : La charge mentale d’un parent solo est énorme. Comment savoir quand c’est trop ?
Amandine Maddi : Le burn out n’est pas réservé au monde du travail, il existe aussi chez les parents et notamment chez les parents solo qui n’ont pas beaucoup de relais. Je crois que lorsque l’on commence à stresser beaucoup et souvent, à perdre patience, à hurler en permanence sur nos enfants, c’est un premier signe d’alerte.
La charge mentale c’est avant tout avoir le sentiment de manquer de temps en permanence et de devoir tout faire dans l’urgence.Si vous vous sentez sur les nerfs en permanence, si votre sommeil est perturbé, si vous manquez d’air, si vous n’avez plus envie de rien… Il faut oser demander de l’aide !
Cela implique… de penser un peu à soi ! Et de se demander régulièrement « comment je me sens ? », « qu’est-ce que je ressens ? ». Ce n’est pas toujours évident quand on est parent solo de s’écouter un minimum.
Psychanalyste et coach, tour à tour mère célibataire puis en famille recomposée, Amandine Maddi s’est naturellement intéressée de plus près à la famille et plus précisément au bien-être des parents. Son mantra ? « Si parents heureux, enfants heureux ! »
Retrouvez-la sur son compte Instagram @Maddi.Amandine
Les Nichées : Quels sont au contraire les signes que l’enfant ne va pas bien ?
Amandine Maddi : L’enfant fait écho à notre propre fonctionnement. Si les parents vont bien, il y a fort à parier que l’enfant ira bien. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller se nicher dans vos failles !
Il est difficile d’établir une liste exhaustive de signes qu’un enfant ne va bien car c’est vraiment au cas par cas, en fonction de l’histoire de chacun. Mais dans les grandes lignes :
un enfant agressif,
un enfant qui aurait des difficultés sociales
un enfant dont le sommeil est perturbé
un enfant en échec scolaire d’un coup,
un enfant qui ne parle pas ou qui ne joue pas…
devrait amener à se poser des questions et à solliciter un avis extérieur.
Évidemment cette liste n’est pas exhaustive. Et ce n’est pas parce que votre enfant mord un autre enfant qu’il est fatalement en souffrance ! Il faut être très prudent. Je pense que les parents connaissent leurs enfants et qu’ils sont à même d’être en capacité d’identifier si quelque chose ne va pas. Mais cela demande d’être attentif et de pouvoir se remettre en question. En fonction de l’histoire de chacun, cela peut être plus ou moins difficile, plus ou moins douloureux. En cas de doute, il est important de ne pas rester seul avec ses questions ou ses difficultés, et de demander un avis extérieur, que ce soit un professionnel ou son entourage.
Les Nichées : Qu’est-ce qui montre qu’on n’y arrive plus et que l’on a vraiment besoin d’une aide extérieure ?
Amandine Maddi : Lorsque que l’on ne sait plus comment s’y prendre. Que l’on a le sentiment de ne plus rien maîtriser et de ne pas y arriver.
Mais surtout, je pense qu’il ne faut pas attendre d’en arriver là. Être parent solo, c’est compliqué alors dès le départ, il faut pouvoir s’entourer et apprendre à déléguer à d’autres que soi. Et en cas de soucis, à demander une aide extérieure rapidement pour ne pas laisser les problèmes s’enkyster et se débattre seul.e à huis clos.
Les Nichées : Quel type d’aide extérieure peut-on demander ?
Amandine Maddi : Je vais de nouveau faire une réponse de psy, tout dépend de la situation.
On peut demander un relai à l’entourage (amis, famille, etc.) à la fois pour nous soulager, pour nous permettre de souffler de temps à autre, mais aussi parce que cela permet d’ouvrir la famille monoparentale vers l’extérieur et permettre à chacun d’avoir des relations avec d’autres.
En cas de difficulté, l’aide d’un professionnel est aussi très importante. Je me souviens pour ma part que lorsque je suis devenue maman solo, j’ai choisi de me faire accompagner par une psychanalyste afin de ne pas être seule face à mon enfant, d’avoir un regard extérieur et professionnel sur la nature de la relation à mon enfant.
Cela peut vraiment nous aider à grandir en tant que parent également.
Où trouver de l’aide… ou de l’entraide ?
Moi et mes enfants : une association d’aide aux familles monoparentales, avec des programmes, des animations et un lieu super accueillant à Paris. Découvrez l’interview d’Olivia Barreau sa fondatrice et directrice générale.
Mama Bears : une appli, des sorties, des ateliers en ligne… En tout, une communauté de plus de 50 000 mamans solos pour s’entraider