Les familles monoparentales galèrent toujours à se loger
Parent solo

Les familles monoparentales galèrent toujours plus à se loger

La Fondation Abbé Pierre vient de rendre son rapport 2023 sur l’état du mal-logement en France. Cette 28ème édition pointe les toujours très grandes difficultés des parents solos – surtout des mères célibataires – pour se loger correctement. Et livre un état des lieux alarmant.

Des logements trop chers pour les parents solos

Sans surprise, le logement est et reste le poste de dépenses le plus élevé des foyers français et sa part continue d’augmenter. Avec la hausse des prix de l’immobilier et des loyers, la situation est devenue particulièrement problématique dans de nombreuses villes françaises. La Fondation Abbé Pierre a ainsi étudié 24 villes, petites, moyennes ou appartenant à des métropoles. Et pour la totalité d’entre elles, le parc locatif privé était trop cher pour « offrir un logement adapté aux personnes seules et aux familles monoparentales ayant des revenus inférieurs à 900 euros par mois, même avec l’APL. »

Des logements mal adaptées aux familles monoparentales 

Le 28ème rapport de la Fondation sur le mal-logement, paru ce 1er février, insiste beaucoup sur la situation des familles monoparentales dont les ressources, par définition, ne reposent que sur un actif et semblent être les premières victimes de la crise du logement actuel. Des perspectives quasi-nulles d’accéder à la propriété, des loyers trop chers dans le privé, entraînant souvent « un endettement chronique ou des privations douloureuses », la recherche de logements plus excentrés (avec tout ce que cela implique de trajets plus longs pour se rendre au travail et de frais supplémentaires de mode de garde, souvent) ou plus petits. Le rapport insiste ainsi sur le fait que de nombreuses familles monoparentales sont obligées de se rabattre sur des logements avec une seule chambre « au détriment de l’intimité et du confort au sein du foyer »(…) « C’est le cas de 18 % des familles monoparentales à qui il manque une pièce dans le logement ».

EN CHIFFRES
Les familles monoparentales, dans leur très grande majorité des femmes seules avec un ou plusieurs enfants (83% de ces foyers) sont surreprésentées parmi les familles en difficultés économiques. Le rapport rappelle ainsi que plus du tiers d’entre elles (36% exactement) vit en-dessous du seuil de pauvreté. Ce pourcentage est de 13,9% dans la population générale.

Un accès inégal aux logements sociaux

L’offre de logement social est également concernée par ce problème. Le rapport indique ainsi que les familles monoparentales sont « légitimement sur-représentées » dans les attributions de logements sociaux (elles représentent 25% des demandes pour 29% des attributions). Pour autant, le rapport indique que ce coup de pouce légitime est bien moins évident dans les zones tendues ou les zones où les familles monoparentales sont les plus pauvres… Bref, là où cela serait le plus utile. 

Autre facteur aggravant : la probabilité d’accès au logement social diminuerait à mesure que croit le nombre d’enfants dans le foyer. Les familles les plus nombreuses (qui pourraient légitimement être considérées les plus fragiles quand elles dépendent d’un seul adulte) sont donc moins bien traitées en termes d’attribution. 

Les mères célibataires les moins bien traitées

Le rapport a cherché à comprendre les raisons expliquant que certaines familles monoparentales peinent à se voir attribuer des logements sociaux. Il alerte notamment sur des représentations sociales délétères qui seraient autant d’obstacles dans la vie des parents solo et plus particulières des mamans solos. Celles-ci tiendraient « à la figure de la mère célibataire, jugée tantôt « irresponsable », tantôt vulnérable, ce qui allonge les délais d’attente de certaines femmes pour accéder à un logement social. » Des idées reçues qui ont la vie dure, et qui viennent empoisonner le quotidien des mamans solos, déjà confrontées à de nombreux obstacles par ailleurs…

Journaliste depuis plus de 20 ans, ancienne rédactrice en chef de Psychologies.com, je m'intéresse depuis toujours aux questions familiales et la psycho au sens large. Je suis moi-même mère et belle-mère et partage ici les meilleurs conseils d'experts pour vivre le plus sereinement possible le quotidien de parent séparé, que vous viviez en famille monoparentale ou recomposée.