Les 10 commandements du nouveau beau-parent
Le rôle n’est pas simple, la place pas toujours confortable. Mais en déjouant quelques idées reçues et en évitant quelques pièges, le beau-parent peut mettre toutes les chances de son côté pour nouer une relation saine et complice avec ses beaux-enfants… Et trouver naturellement sa place dans la nouvelle famille recomposée.
1- Tu seras au clair avec ton rôle de beau-parent
Ca veut dire quoi, concrètement ? Qu’avant même de rencontrer les enfants de l’autre, vous avez discuté tous les deux, entre adultes, de comment vous envisagez le rôle de beau-parent. Plus tard, aussi, revenez sur vos attentes : celles de votre partenaire (prenez trop ou pas suffisamment les choses en main, par exemple ?), les vôtres (vous sentez-vous suffisamment accepté ? Votre autorité est-elle suffisamment écoutée à votre goût?). Mais aussi sur ce que vous percevez tous deux des attentes et des besoins des enfants eux-mêmes (êtes-vous à la bonne distance ? Cherchent-ils une relation plus complice ?; etc…) Définissez votre périmètre d’action et vos limites, et tenez-vous à ce positionnement. Cela permettra à tous de savoir à quoi s’en tenir, sans “zones de flottement”.
2- Tu éviteras d’assumer tout de suite un rôle “parental”
L’idée : dans un premier temps, mieux vaut laisser le rôle du bad cop au parent “biologique” qui lui a la légitimité pour faire appliquer les règles. Votre tour viendra mais dans un premier temps, mieux vaut se concentrer sur la relation à construire avec l’enfant. Une relation de confiance et une certaine complicité seront de bonnes bases pour, plus tard, faire accepter votre autorité et votre légitimité à l’exercer.
3- Tu passeras du temps (sans compter) avec tes beaux-enfants
Nouer une relation saine et complice avec ses beaux-enfants nécessite un certain investissement en termes de temps. Le temps du quotidien (donner le bain, lire l’histoire, participer au temps de jeu) mais aussi du temps plus long, pas forcément en présence du parent biologique d’ailleurs. Profitez de moments “rien qu’à vous” pour partager ses activités préférées et ainsi plonger dans son monde, mais aussi pour lui faire découvrir vos centres d’intérêt à vous et ainsi l’inviter à découvrir votre monde à vous. La rencontre n’en sera que plus riche… et qui sait, vous découvrirez peut-être dans ces moments-là les points ou les passions communes dont se nourrira votre complicité.
4- Tu ne seras pas là tout le temps
Au début d’une relation, il est normal de vouloir partager le plus de temps possible avec son amoureux.se. Mais cette présence, au début de la recomposition, peut être pesante pour le ou les enfants qui se la voient imposer. Notre conseil : ne vous imposez pas toujours, tout le temps. Laissez votre partenaire passer du temps avec ses enfants, sans vous. Ce n’est pas vous exclure, ce n’est pas vous laisser de côté, c’est laisser le temps nécessaire aux enfants de vous accueillir petit à petit dans leur vie. Mais si c’est source de frustrations pour vous.
5- Tu garderas du temps – et de l’espace – pour toi
Conséquence directe du point précédent : profitez du temps sans votre partenaire et ses enfants pour penser à vous ! Ne négligez pas vos passions, vos centres d’intérêt, vos amis… Bien sûr, vous avez envie de vous investir dans votre nouvelle histoire, de construire cette nouvelle famille ! Mais ne vous perdez pas de vue dans cette aventure parfois délicate de recomposition, ne surinvestissez pas ce projet. Ce n’est pas parce que vous êtes devenu beau-parent que toute votre vie, sans exception, doit tourner autour des enfants et de la famille.
6- Tu accepteras le passé de ton partenaire (et l’ex qui va avec)
Car il sera présent par la force des choses cet ex dans votre nouvelle vie. Que vous le vouliez ou non, il y aura des appels, des SMS, des passages inopinés. La coparentalité exige ces temps d’échange qui pourront peut-être vous heurter, vous déplaire, réveiller une forme de jalousie.
Mais dans le cas de la recomposition, on ne peut pas juste tirer un trait sur l’histoire d’avant de votre partenaire, ou faire comme si cette relation et cet.te ex n’avait simplement jamais existé. C’est souvent douloureux pour les nouveaux beaux-parents, mais sachez que ce n’est guère plus agréable ou confortable pour le parent biologique qui, comme vous, aimerait bien, souvent, oublier cette histoire… A plus forte raison, si il ou elle voit à quel point cela peut vous affecter.
Si vous ne parvenez pas à faire abstraction de cette présence dans votre quotidien, si vous avez la sensation de ne pas être en paix avec le passé de votre partenaire, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel (psy, médiateur familial). Car les enfants, qui sont la preuve vivante de la relation passée de votre partenaire, pourraient pâtir de ces difficultés.
7- Tu ne cacheras pas tes difficultés en tant que beau-parent
Si vous avez des enfants de votre côté, il est parfois difficile de trouver le juste compromis, d’être sur la même longueur d’ondes que l’autre parent. Si vous n’en avez pas, la présence des enfants de votre partenaire peut être intimidante, envahissante, perturbante. Quelle que soit la situation, vous pouvez peinez à trouver votre place auprès de votre conjoint quand ils sont là. Et c’est normal ! Cela ne remet pas en cause les sentiments ou votre engagement dans ce projet de recomposition. Osez aborder (avec bienveillance et sans reproches si possible) les difficultés que vous rencontrez avec les enfants et oser demander son aide et son soutien si besoin pour vous aider à trouver la place qui vous revient (et qui vous va bien) pour bien vivre dans cette famille recomposée.
8- Tu ne culpabiliseras point !
Vous avez tendance à pousser un “ouf” (coupable) de soulagement quand les enfants repartent le dimanche soir ? Vous ressentez une (pas si) petite appréhension quand ils reviennent ? Vous éprouvez régulièrement le besoin de vous isoler quand ils sont à la maison ?
Rien que de très naturel ! Ces sentiments humains ne remettent pas en question votre présence et votre engagement auprès de votre partenaire, et encore moins votre souhait de créer avec vos beaux-enfants une vie de famille recomposée épanouie. Vous avez simplement besoin d’air et de temps (et on parie qu’eux aussi !). Prenez ce temps pour vous, ménagez votre patience, construisez la relation à petits pas. Et si jamais votre partenaire ne comprend pas ou s’inquiète de votre attitude (quand ce sont nos enfants, on n’est jamais très objectif), expliquez-lui calmement ce que vous ressentez, ce dont vous avez besoin et rassurez-le sur vos intentions.
9- Tu ne chercheras pas à forcer les choses avec tes beaux-enfants
Certains enfants attendent plus ou moins consciemment que leur parent se remette en couple et sont prêts à accueillir un beau-parent. D’autres au contraire, redoutent de voir arriver “quelqu’un” dans la vie de leur parent (et donc dans la leur). Eux viendront donc naturellement à votre rencontre à reculons, avec parfois un peu de scepticisme ou beaucoup de mauvaise volonté.
Il est alors tentant “d’en faire des tonnes” pour se faire accepter : se positionner comme le copain cool, multiplier les cadeaux, multiplier les câlins… L’expérience montre que c’est souvent contre-productif. Les enfants vont ressentir une pression à s’attacher et peuvent même avoir l’impression de vouloir être achetés.
Le meilleur conseil : ne forcez pas les choses ! La constance dans vos échanges et le temps sont souvent les meilleurs alliés.
10- Tu seras patient.e
Rappelez-vous que votre partenaire vous a choisi ! Qu’il ou elle a décidé de vous faire une place dans sa vie. Ses enfants, en revanche, n’ont rien choisi et n’ont en général rien demandé. Ils viennent bien souvent de traverser la séparation de leurs parents et l’arrivée d’un beau-père ou d’une belle-mère ne sonne pas, a priori, comme une incroyable bonne nouvelle. Ils vont, certainement plus que vous, avoir besoin de temps pour vous connaître et pour savoir comment se positionner vis-à-vis de vous. Ne prenez pas ce temps pour de l’ingratitude. Beaucoup de choses se jouent pour l’enfant : le fameux conflit de loyauté vis-à-vis de l’autre parent (“Mais si j’aime bien Valérie, maman va être triste et/ou fâchée car elle n’aime pas Valérie. Et puis maman vit toute seule, elle… Elle doit être malheureuse…”) mais aussi la crainte de s’attacher à quelqu’un qui pourrait “disparaître” bientôt (“A quoi bon m’attacher à David. Si ça se trouve, David et maman vont se séparer bientôt, comme papa et maman avant eux, et je ne reverrai plus jamais David”).
Ne prenez pas personnellement leur méfiance ou leur froideur. Ce n’est souvent ni du désintérêt, ni de l’ingratitude, mais bien souvent de la prudence. Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on.