Famille recomposée : son ex cherche sans cesse les conflits. Que faire ?
Que la famille recomposée connaisse son lot de relations difficiles (avec les ex, avec les beaux-enfants), c’est normal. Qu’elle vive sous le feu constant de conflits ouverts et de menaces directes ne l’est pas. Pourtant, certain(e)s ex font vivre un véritable enfer à la nouvelle famille. Comment limiter leur impact ? Comment se préserver, qu’on soit l’ex-conjoint ou la belle-mère ? Voici 5 conseils pour apprendre à réagir et surtout à se préserver.
Les témoignages recueillis sur les Nichées le montrent : certaines ex-femmes ne laissent aucun répit à leur ex-conjoint et à leur nouvelle femme. Attaques incessantes, batailles juridiques, reproches et menaces… Les conflits s’enchaînent et viennent fragiliser la nouvelle famille recomposée et la santé psychique de ses membres. Notamment celle de la belle-mère, souvent dans le viseur de l’ex-femme, qui catalyse souvent la colère de l’ex.
Le problème, c’est que ces conflits peuvent parfois atteindre un niveau de toxicité psychologique, voire physique, très élevé quand vous êtes face à ce qu’on appelle une personnalité hautement conflictuelle. Ce type de personnes présente souvent des comportements destructeurs dus à des troubles de la personnalité sous-jacents. Explosives, elles sont surtout épuisantes pour tous ceux qui subissent leurs attaques. On vous explique.
Comment reconnaître les personnes “hautement conflictuelles” ?
Certaines habitudes et traits de personnalité communs permettent de les identifier. Voici les plus courants observés en famille recomposée :
- Elles sont en général “émotionnellement intenses”. Comprenez : elles explosent pour un oui ou pour un non. Tout échange, même pour un détail, peut donner lieu à un nouveau conflit ouvert
- Elles ont souvent une vision très manichéenne du monde : les gens, pour elles, se divisent entre les bons et les méchants… Et elles, bien sûr, sont irréprochables ! Le nouveau couple, en revanche, est systématiquement du côté des “mauvais”.
- Elles sont incapables de reconnaître leur rôle dans les conflits et sont constamment dans le déni de leur responsabilité. C’est simple : c’est toujours la faute de l’autre parent.
- Impossible pour elles de se remettre en question : elles perçoivent leurs actions, même agressives, comme justifiées. C’est toujours l’autre parent (ou le beau-parent) qui a mal fait et les ont obligées à agir. Elles peuvent vite se victimiser.
- Ces personnes sont parfois très habiles pour manipuler leur entourage et les rallier à leur cause, souvent en propageant des rumeurs ou des fausses accusations. Les amis de l’ancien couple, la famille de l’ex-conjoint et bien sûr les enfants sont parmi les premiers à faire les frais de leurs manigances et peuvent se retrouver embrigadés contre vous, sans même s’en apercevoir.
Le problème, c’est qu’être en contact avec ces personnes est difficile et épuisant, surtout parce qu’elles refusent d’entendre un point de vue différent. Quand le bien-être des enfants est en jeu, les interactions peuvent vite devenir un casse-tête hyper stressant… et la nécessaire communication entre les deux maisons virer au dialogue de sourd.
Comment gérer ces relations conflictuelles en famille recomposée?
Avant toute chose, mieux vaut savoir que vous n’arriverez pas à les changer. Ne luttez pas pour leur faire entendre raison coûte que coûte ou leur prouver votre bon droit. Préservez vos forces pour “gérer” la relation.
Voici 5 conseils pour limiter l’impact que ces personnes peuvent avoir sur le bien-être de tous
1 – Ne pas alimenter les tensions
Ca semble évident sur le papier mais dans les faits, c’est parfois hyper dur. Car cela implique de ne pas réagir aux provocations (parfois très rudes) et de maintenir une communication calme et respectueuse.
2 – Poser des limites claires
Ne pas tolérer les comportements agressifs est primordial. Mettez-vous d’accord avec votre compagnon pour faire passer un message clair, en faisant front commun : vous n’accepterez pas les injures, les menaces, les agressions.
Cela peut passer par un refus des interactions directes à chaud (demandez à passer systématiquement par l’écrit). Voire par des outils qui permettent de filtrer les messages agressifs (l’appli Ti3ers permet cela notamment)
3 – Tenter de désamorcer les tensions par le dialogue pour éviter l’escalade
La Communication Non-Violente (CNV) enseigne quelques astuces pour parvenir à échanger sans envenimer le débat. Le conseil de base : utiliser des phrases commençant par « je » plutôt que « tu » (le “tu qui tues”) afin d’éviter ce qui pourrait s’apparenter ou être perçu comme des reproches. Cela permet de démontrer une prise de responsabilité sans accuser l’autre partie.
Une autre manière d’éviter l’escalade, bien souvent, est de montrer qu’on reste à l’écoute, si vous en êtes capable. Essayez d’écouter l’autre dans l’échange, établissez un vrai contact visuel… montrez-lui que vous êtes attentif à ce qui est dit. Tant que l’échange est respectueux, cela peut aider l’autre à rester calme, en lui donnant l’impression d’être vraiment écouté. L’enjeu ? Retarder “l’embrasement” et faire en sorte qu’il ou elle puisse “entendre” aussi ce que vous direz ensuite.
4- Choisir ses batailles
La gestion des conflits avec ces personnalités très difficiles nécessite également de ne pas monter systématiquement au front. Ne vous engagez pas systématiquement dans chaque dispute : choisissez quand cela vaut la peine d’intervenir ou non et quand il vaut mieux ignorer les provocations. La meilleure stratégie ? Se retirer des situations tendues “à chaud” (quitte à couper court à l’échange en mode “le ton devient trop agressif, nous n’arrivons plus à nous parler, je te propose de continuer seulement car nous serons tous calmés) et de revenir à la discussion une fois que vous aurez pris du recul et que le calme sera revenu.
5- Se préserver
Savoir se protéger, physiquement bien sûr mais surtout émotionnellement, est fondamental. Pour cela, le mieux est encore de limiter au maximum les contacts avec ces personnalités conflictuelles. Pour les contacts absolument nécessaires, n’hésitez pas à demander à un tiers d’être présent voire s’il le faut, de faire appel à une médiation.
Et surtout, prenez soin de vous. Ne culpabilisez pas de prendre du temps pour vous, parfois en dehors de la maison, si vous avez besoin de vous éloigner un peu pour vous retrouver. Il n’y a pas de recette miracle, chacun peut trouver ce qui lui fait le plus de bien pour retrouver un peu de calme intérieur et de sérénité. Ce qui marche souvent ? Faire du sport, méditer, écouter de la musique, écrire dans un journal intime, parler de son vécu en groupe de parole ou faire appel à un thérapeute qui saura vous écouter et vous conseiller…
Vivre en guerre relationnelle perpétuelle est épuisant. Cela peut fragiliser considérablement des personnes, et surtout des belles-mères qui se retrouvent parachutées au milieu d’un conflit qui n’est finalement le leur et pour lequel elles ne sont pas armées. Perte de confiance en elles, anxiété, repli sur soi… les signes d’un réel mal-être peuvent être nombreux et doivent être pris au sérieux. Si vous êtes concerné.e, ne restez pas seul.e et n’hésitez pas à demander de l’aide.