Comment éviter les tensions entre parents séparés autour de l'organisation des fêtes de fin d’année ?
Parent séparé

Parents séparés, comment éviter les tensions autour de l’organisation de Noël et des fêtes de fin d’année ?

Lorsqu’un couple se sépare, la gestion des vacances peut vite devenir un sujet de conflit majeur. Surtout à Noël, moment hautement symbolique… et potentiellement explosif ! Résultat : les fêtes de fin d’année deviennent la source d’un stress maximal. Que faire pour éviter les conflits ? Pour organiser des fêtes sereines en respectant les besoins de chacun, et en maintenant une communication saine ? Voici nos conseils pour préparer l’échéance, surtout si c’est votre premier Noël comme parent séparé.

1. Anticiper et planifier à l’avance

Enfonçons tout de suite une porte ouverte : l’anticipation est la clé pour éviter les tensions. Procrastiner et planifier les vacances à la dernière minute peut créer du stress inutile et favoriser les malentendus, surtout quand certaines dates, comme des anniversaire ou Noël, hautement symboliques, sont convoitées par les deux parents. Sauf que, surtout si c’est la première fois, on ne sait pas trop comment ça va se passer. Vous vous doutez que vous voulez tous les deux avoir vos enfants pour le jour de Noël et parfois, il est difficile d’aborder le sujet frontalement, au milieu de tous les sujets “chauds” de la séparation. Sauf que ne pas en parler suffisamment tôt, c’est multiplier les chances que ça se passe mal.

Premier conseil : Osez aborder la question des vacances tôt, bien avant la période concernée, idéalement plusieurs mois à l’avance. Cela vous laissera le temps de discuter calmement, alors que les plans de chacun ne sont pas encore bouclés, et si désaccord il y a de prime abord, de trouver des compromis.

Deuxième conseil : Créer un calendrier annuel des vacances, incluant des périodes de garde bien définies pour chaque parent, permet de limiter les surprises chaque année. Cela permet aussi de poser les contraintes professionnelles ou personnelles de chacun (des jours de garde pour les professionnels de santé par exemple, les grands-parents qui habitent loin et que l’on veut rejoindre pour les fêtes, etc). Autre bénéfice non négligeable : cela permet aux enfants de savoir à quoi s’attendre. Or les petits détestent l’incertitude ! Ils seront ravis de savoir tôt avec qui ils seront pour le réveillon, pour l’ouverture des cadeaux ou pour la nouvelle année.

2. Faire preuve de souplesse

“J’ai décidé que cette année, ils sont avec moi le 24 au soir, tu les auras le 25 et on inversera l’an prochain”. Ca passe, selon vous ? Pas vraiment… L’un des principaux facteurs de tensions entre parents séparés est l’intransigeance. Décider sans concertation et être trop rigide dans les demandes de garde pendant les vacances peut créer un climat de conflit, d’autant plus grand que ces congés sont attendus de pied ferme. Ou que des pressions externes peuvent s’exercer (une grand-mère peut s’avérer très intransigeante quand il s’agit d’exiger d’avoir ses petits-enfants autour du sapin à Noël).

Pourtant, faire preuve de flexibilité et d’ouverture permet d’éviter bien souvent l’escalade des tensions et de parvenir plus facilement à des compromis. Pour les fêtes, pourquoi ne pas modifier les jours de changement de garde si ça convient à tout le monde ? Décaler le départ d’un jour si ça évite beaucoup de trajets ou de fatigue aux enfants ? 

Entendons-nous bien : être souple ne signifie pas abandonner ses droits, faire des concessions injustes, ou créer un précédent qui fera que vous serez mis.e devant le fait accompli chaque année. Non, il s’agit plutôt d’être prêt à écouter l’autre et à ajuster les plans en fonction des réalités pratiques et des besoins de chacun, les enfants en tête !

On ne dit pas que c’est facile, loin de là : les fêtes de fin d’année peuvent naturellement réactiver des tensions (souvenirs de la famille d’avant, tous ensemble, peur de la solitude, tristesse de ne pas voir ses enfants à Noël)… Les raisons d’être tendu autour de la bûche sont très nombreuses… Mieux vaut donc en être conscient et sachant qu’on est tous, en tant que parent séparé, logé à la même enseigne, s’armer de patience et de souplesse pour échanger, négocier, et finalement se mettre d’accord.

3. Miser sur une communication claire et respectueuse (voire deux fois plus claire et respectueuse)

Vous n’êtes pas d’accord sur le planning ? Rappelez les faits, le jugement s’il y a, l’accord sur la garde ou l’organisation des années précédentes. Mais évitez autant que possible les accusations, les reproches ou les remarques sarcastiques qui rendront rapidement la discussion improductive. Voire impossible.

Comment se parler concrètement de ces sujets qui fâchent ?

S’il n’y a pas de désaccord ou de tensions, privilégiez les échanges directs, en face-à-face ou par téléphone, plutôt que les messages écrits qui peuvent parfois être mal interprétés. Cela peut vraiment faciliter la compréhension mutuelle et vous faire trouver rapidement un terrain d’entente.

Si le ton est déjà monté, si vous vous sentez en colère ou agressé.e/agressif.ve, préférez au contraire des échanges par écrit, qui permettent de se laisser le temps de descendre en pression, de réfléchir aux mots choisis et à la meilleure manière de présenter ses arguments, sans agressivité !

Si des tensions émergent, essayez autant que possible de vous concentrer sur les solutions plutôt que sur les problèmes. N’hésitez pas à recentrer le débat (par exemple, en disant : “je t’arrête, je suis là pour parler de l’organisation de Noël. Si tu ne te calmes pas, nous reprendrons cette discussion plus tard”), ou de remettre les enfants au centre des priorités s’il le faut. 

Autre tentation à repousser au maximum : rappeler des conflits passés ou des ressentiments, refaire le film des Noëls précédents ou des disputes d’avant. Et petite astuce :  si un compromis semble difficile à trouver, n’hésitez pas à proposer plusieurs options à votre ex-partenaire, sur certains aspects des vacances ! “Je peux récupérer les enfants tel jour ou le lendemain. que préfères-tu ?” “Je peux venir le prendre chez toi ou chez tes parents, selon ce qui t’arrange”… Cette marge de choix peut lui montrer votre volonté de coopérer et l’inciter à en faire de même. 

4. Établir un plan de garde jusque dans les détails

Vous avez trouvé un accord sur les dates ? Bravo, c’est un très bon point ! Mais essayez de limiter les zones de flou et d’incertitude au maximum. Le compromis trouvé doit couvrir bien d’autres éléments pratiques pour éviter des malentendus, les couacs de dernière minute… et les conflits ouverts le jour J. Pensez ainsi à vous mettre d’accord sur qui se charge des trajets (“qui accompagne les enfants où”, “quels modes de transports”…), quand et comment l’autre parent pourra communiquer avec l’enfant, etc…

Cela permet de rassurer tout le monde en amont et d’éviter les mauvaises surprises en plein milieu des fêtes ! Là encore, les enfants aussi seront contents de savoir très exactement ce qu’il se passera pour eux pendant les vacances.

5. Vous ne trouvez pas d’accord ? Envisagez la médiation familiale

Dans les situations où vous peinez à vous entendre sur l’organisation pratique des vacances et des fêtes, la médiation familiale peut vraiment vous aider.

Elle vous offrira à tous les deux un espace neutre où chacun pourra exprimer ses préoccupations, ses attentes et ses besoins (voire ses peurs et ses émotions) sans craindre d’être jugé ou de déclencher un conflit. Le médiateur pourra alors vous aider à résoudre vos différends en trouvant des solutions qui seront acceptables pour tous les deux. 

Et si on regarde au-delà des fêtes, la médiation vous permettra également d’améliorer la communication globale entre vous, et de renforcer ainsi une co-parentalité plus saine à long terme. 

6. Préparez-vous… à l’imprévu !

La vie étant imprévisible, surtout pendant les fêtes de fin d’année, il est possible que des événements ou des contraintes imprévus (comme des maladies, des changements familiaux, des obligations professionnelles ou tout simplement les traditionnels embouteillages des vacances) viennent bouleverser les plans établis. 

Dans de tels cas, si cela vous est possible, tentez d’être compréhensifs et philosophes : cette année, c’est l’autre parent. L’année prochaine, ce pourrait bien être vous. Montrez la voie ! Même si tout le monde attend les enfants pour se mettre à table, ou pour ouvrir les cadeaux, les parents séparés doivent accepter que des ajustements de dernière minute soient inévitables (mais si c’est vos premiers pas comme parent solo, rassurez-vous, on s’y habitue !)

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Journaliste depuis plus de 20 ans, ancienne rédactrice en chef de Psychologies.com, je m'intéresse depuis toujours aux questions familiales et la psycho au sens large. Je suis moi-même mère et belle-mère et partage ici les meilleurs conseils d'experts pour vivre le plus sereinement possible le quotidien de parent séparé, que vous viviez en famille monoparentale ou recomposée.